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Plus loin, le chemin devient rue sans changer de nom. Sur le trottoir, les maisons acquièrent des numéros qui vont décroissant comme je descends vers la Seine. Le 2, rue du port aux Sablons, à Saintry-sur-Seine, est l’adresse d’une vaste propriété qui se déploie autour d’un étang privé. Seule une mince levée de terre la sépare du fleuve. Mais si l’endroit est connu des voyageurs, c’est surtout pour les deux containers et la caravane chromée que Fabienne Noury, la maîtresse des lieux, loue aux hôtes de passage. 

Ces containers anversois ont une histoire peu commune, que Fabienne me retrace avec passion : 

Elle comporte quelques épisodes hauts en couleur. Ainsi quand, pendant le premier confinement, les grandes caisses métalliques ont permis d’héberger le personnel soignant d’un hôpital voisin : 

C’est un bonheur de dormir dans un container et de prêter l’oreille, une fois l’obscurité complète, aux coassements rythmés des grenouilles, une espèce parmi les nombreuses – à pattes, à ailes, ou à nageoires – qui animent la pièce d’eau.  Des hérons, des colverts, des demoiselles… On compte même quelques perruches dont les vols d’arbre en arbre donnaient tantôt un coup de fouet vert à l’azur du ciel.